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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/52

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Mr. D’Autichamp ; il commandait un détachement d’houzards, et ayant donné la vie a un paysan armé, qui la lui demandait a genoux, prenant trop de confiance dans son air humilié, il ne lui ota pas son fusil, et en appercevant quelques autres a une certaine distance il y courut, la dessus le villain se relevat et le tua par derrière. Cela fut cause que les houzards indignés mirent le feu au village, et tombant avec furie sur les paysans, en tuérent une douzaine, et firent quelques prisonniers.

Du plus loin que nous apperçumes le clocher voisin, nous distinguames sans peine, écrit en gros caractere sur le toit, au dessous du coq, Vive Louis seize, le bien aimé, et tout les paysans étaient dans les rues avec de grosses cocardes de papier blanc, que j’imagine ils n’ont pas porté longtemps, car les patriotes ont passés dans la meme place peutetre une heure après. Puis nous passames a Stenay, et nous fumes nous loger un peu plus loin, ou nous demeurames quelque temps. Ce fut ce jour la que nos bons amis, les Prussiens, pour empêcher nos bagages de tomber entre les mains des ennemis, eurent la bonté de s’en emparer ; voila du moins