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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/54

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mais c’était, hélas, des corps sans âmes, on avait ouvert le ventre de leur portemanteau, et il n’y avait rien dedans.

Leur gloutonnerie était toujours la même, aussi bien que leur appétit pour les choses grasses ; plusieurs moururent d’indigestion ; un entr’autres que l’on ouvrit et dans le corps duquel on trouva quatre ou cinq livres de lard crud. On m’a alluré en avoir souvent vu sortir pleins, d’une maison, vomir a la porte, et aller remanger dans une autre.

Un de leur regal était un horrible mélange de bierre, de vin, de lait, de sucre, de graisse, d’œuf, et de viande, qu’ils faisaient bouillir ensemble ; et comme un jour, on s’étonnait devant un officier Prussien de ces goûts extraordinaires, particulièrement de manger des œufs cruds, en y trempant un morceau de lard, crud aussi ; “Oh, mais, ” dit-il, “cela n’est pas si mauvais”

Un d’eux se tua a Stenay d’une manière assez originale ; après avoir couru de maison en maison pour tacher d’assouvir la faim canine, avoir bu dans l’une, mangé dans l’autre, et remangé et bu encore dans une troisieme, il entra dans la boutique d’un apothicaire, qui préparait quelques on-