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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/56

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vait bu, il eut une horrible indigestion, (on en aurait a moins) et s’étant avancé sur le pas de la porte il tombat, et s’en fut manger le diable.

Tout cela, quoiqu’il en soit, peut fort bien n’être pas dans l’éxacte vérité ; mais jé me rappelle parfaitement bien, que tels étaient les bruits courants, et qu’ainsi il est a presumer, que quelque chose y avait donné fondement.

Nos esperances n’étaient point encore tout a fait éteintes ; nous croyions passer notre quartier d’hiver sur terre de France et dans le pays ou nous étions ; mais bientôt notre sort ne fut plus douteux. Nous reçûmes ordre de nous rendre a Longuion, nous partîmes de grand matin, et passames sur les huit heures pres du camp des Autrichiens, nous eûmes lieu d’admirer la bonne mine qu’ils avaient encore, après cette désastreuse campagne ; quelques uns d’entre eux qui manquaient de tente, pour n’être dumoins exposé a la pluye que d’un coté, s’étaient creusés un lit sur le rebord du fossé le long du chemin, ou plutôt une fosse, car si on eut rejetté sur eux, la terre qu’ils en avaient oté, ils eussent été aussi bien enterré que partout ailleurs ; au reste ils nous parurent être