Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ils abandonneraient totalement cette partie du pays ou nous étions, vu la facilité de la défense, que dans le village ou nous nous arretames, le fils du seigneur qui était émigré lui même se presenta avec sa famille a l’instant de notre départ avec la cocarde blanche au chapeau, et resta après nous. A quelque distance de Longuion, les chemins étaient si mauvais par les pluies continuelles que les chariots chargés ne pouvaient passer qu’avec beaucoup de peine ; en consequence de quoi les Prussiens, suivant leur louable coutume, les dechargerent en partie, et plusieurs de mes camarades eurent l’horrible spectacle, de vingt uns miserables blessés ou malades, couchés dans la boue entièrement nuds, parmi lesquels, il y en avait sept a huit encore vivants.

Apres avoir resté trois jours a Longuion, nous passames le quatrième, sous les murs de Longwi, dont nous fimes le tour, car on ne nous permit pas de passer par la ville. Deux heures après nous sortimes de France. ... Ainsi se terminerent les vains projets que nous avions formés, les éspérances chimériques qui nous avaient bercés, de voir nos miseres finies dans peu de temps ; tan-