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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/65

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étonnés dé retrouver quelques égards, c’était , des Autrichiens qui y étaient en garnison, et cela fut la seule fois depuis la retraite que nous ayons été traité aussi bien que leurs soldats, notre nourriture était grossiere, mais elle était süffisante, et nos chevaux eurent du foin, ce dont ils s’étaient passés depuis long temps, nous demeurâmes là deux jours, le second qui était dimanche et le jour de la fête du village, les paysans furent si bien reconciliés avec nous, que nos hôtes nous invitèrent a partager la joie générale, et nous présenterent leurs filles et leurs sœurs, en nous invitant a danser avec elles, ce qui s’éxécuta avec grande allégrésse après le service et durant toute la soirée.

Me promenant dans le village, je liai conversation avec un hussard Autrichien, qui parlait franchement et ouvertement de cette funeste campagne; et dans un moment d’enthousiasme, me rapellant la plaine de Champagne, ou l’armée des émigrés avait paradée inutilement pendant huit a dix heures ; oh, camarade ! me dit-il (en me frappant rudement sur l’epaule) s’ils s’étaient presentés dans ce moment, comme nous les aurions frottés.