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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/76

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Maestricht le 29 Novembre 1792. Mon premier soin fut de décharger mon Bucéphale, et lui ayant mis la bride sur le cou, je lui donnai généreusement sa liberté, je crois qu’un boisseau d’avoine lui aurait fait plus de plaisir, tant il est vrai que nous ne savons aprécier les choses qu’autant que nous les désirons.


LA HOLLANDE.


LA foule qui des Pays Bas affluait a Maestricht, aussi bien que des éléctorats de Trêves et de Mayence, ou les patriotes avaient aussi fait une incursion assez vigoureuse, remplissait tellement la ville, que les magistrats, craignirent tout de bon la disétte, et qu’il fut défendu a tout bourgeois ou habitans de recevoir d’étrangers sans une permission par écrit du maire, et aux portes d'en laisser entrer aucuns, a moins, qu’ils ne fussent de Liege ou du Brabant, avec une attéstation qui prouva leur dire ; cet ordre était évidement contre les émigrés, dont on ne se souciait pas d’acceuillir la misere ; effectivement nous y etions deja près de six a sept