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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/77

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mille, et il eut été imprudent d’en recevoir un plus grand nombre, qui n’eut pas manqué de doubler en peu de jours.

A peine y en avait il trois, que j’étais a Maéstricht, que le bruit du canon souvent répété, nous apprit que les patriotes n’étaient pas loin ; éffectivement, le lendemain, ils se rendirent maitre de Liege a quinze mille de la. Les sans culottes de cette ville, forts par l’assistance de ceux de France, ne traisaient pas beaucoup mieux leur riches habitans. Plusieurs fois il nous arriva des bateaux sur les quels ils avaient tiré a leur départ, un ou deux furent éffondres, d’autres pris ; parmi le nombre, un grand bateau de charbon, chargé d’une centaine de personnes, fut ordonné de venir au bord par un piquet Liégeois, il était chargé d’émigrés Français et de gens qui tachaient de s’échapper de la ville ; les gens de Liège juraient après les émigrés, et disaient que c’était eux qui était cause de leur malheur, et comme ils étaient les plus nombreux, pour faire leur cour aux sans culottes, qu’ils croyaient Français, ils firent quelques éfforts pour tacher de s’en assurer ; les autres se défendirent ; une petite bataille s’en suivit,