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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/86

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vaisseaux pour ce pays, ou il est obligé de servir comme ésclave ou soldat pendant toute sa vie la tres honorable Compagnie des Indes Hollandaise. On sent que dans ce moment, les émigrés courant de toutes parts sans but déterminé, les schiffercopeurs ne resterent pas endormies, et j’ai entendu dire que pleusieurs ne sont parvenus a se tirer d’affaire, qu’en coupant quelques nez, et quelques oreilles.

Nous remarquâmes que les cocardes oranges étaient fort rares, et dans le peu de conversation que nous eûmes avec les habitans nous vimes clairment qu’ils panchaient dans leur cœur, pour les sans culottes et le sans culottisme.

La grande ville d’Amsterdam, offre a l’étranger qui n’a point vu Venise, dont elle est la vive image, le coup d’œil le plus extraordinaire, que l’on puisse imaginer. De larges canaux, bordés d’arbres, séparent toutes les rues, le negotiant peut conduire partout, ses vaisseaux a sa porte, et l’on distingue avec surprise les mats des vaisseaux mêlés avec les arbres, qui semblent être couronnés par leur girouette.