Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/88

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apres avoir passe tout le jour le long de la mer de même nom. Le seul désagrément c’est d’être obligé de changer de batteau a chaque écluse, pour le transport des effets, car non seulement les portefaix dans les villes et villages, vous font payer plus cher pour le transport d’un bateau a l’autre, que le voyage ne coûte, mais encore on trouve souvent quelque chose égarée. Mon camarade et moi, pour punir leur avidité évidente, nous metions bravement notre pormanteau sur nos épaules a tous les passages des écluses, et nous acheminions vers l’autre. Nous étions communément suivi par deux ou trois d’entre eux, qui en croassant apres nous diminuaient a chaque pas quelque chose de leur prix ; plutôt que de nous laisser introduire cette louable coutume, ils nous auraient offert de le porter pour rien ; car après une vingtaine de pas, ils demandaient si peu, que c’était a peu près la même chose.

On sait qu’Harlem est fameuse pour ses tulippes, ou plutôt pour les fous, qui les contemple, et qui placent leur bonheur dans leur possession, on m’a assuré que souvent un oignon s’était vendu jusq’a trois ou quatre cent louis. Je ne puis m’em-