Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’était la, ou nous attendaient toutes les impertinences que les singes, s’ils étaient réunis en societé, pourraient faire a quelque horde étrangère chassée par des tigres. D’abord les schiffercopeurs, (en consequence du grand nombre d’émigrés qui étaient venu comme nous, dans cette ville, pour éffectuer leur passage en Angleterre) se trouvaient partout ; c’était avec la plus grand difficulté qu’on se défendait de leurs importunités ; ils avaient l’air de s’appitoyer sur le sort des pauvres diables d’émigrés, s’emparaient de leurs effets, leur promettaient de les conduire dans une bonne auberge, ou ils seraient traités a bon marché, &c. mais nous étions prévenus, et ne répondions a toutes ces politesses qu’en menaçant de les assommer, s’ils ne nous laissaient tranquilles. Les auberges étaient triplés, et quelques maîtres voulant profiter de l’affluence, avaient l’impudence d’augmenter de prix de jour en jour ceux qui étaient chez eux, et qui avaient fait marché ; quand a ceux qui se fiaient a leur bonne foi, il est plusieurs fois arrivé, qu’ils leur ont demandée des prix fous.

Le caffetier pour eloigner la foule de sa maison, écrivit sur la porte, que personne ne pouvait en-