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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/98

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nir chacun déménage très froidement et porte ses effets aux seconds étages. Je me rappelle même avoir vu des servantes, qui pensant que c’était une occasion éxcéllente pour laver leur maison, établirent leur pompe au millieu de l’eau, et en laverent ainsi les murailles, pendant qu’une autre les frottait par les fenêtres.

Quoi qu’aucune nation de l’Europe n’aiment les Hollandais, et qu’on leur reproche avec juste raison l’ésprit d’interet qui les anime, cependant cet esprit intéréssé lui-même est la cause de leur existence, et du rôle qu’ils ont joué en Europe ; car sans interet qui voudrait commercer ! C’est cet ésprit qui en fait naitre l’idée, et qui très utile quand un petit nombre s’y emploie, dégénere en vilainie, et abatardit une nation, lorsque tous les individus qui la compose, ont toutes leurs idées tournées sur le moyen d’acquerir et d’acquerir encore, sans avoir d’autre but déterminé, que celui d’accumuler ; car loin que leur jouissances s’augmentent en raison de leurs richesses, on remarque communément que le riche marchand vit tres simplement, et ne regarde l’argent qu’il a gagné que comme un moyen d’en gagner davantage, et cette cupidité qui