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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/113

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L’ÉCRIN DU RUBIS

rebeller contre le traitement inattendu qui m’était destiné.

— « Amie, me souffla Sybil d’une haleine brûlante, c’est une faiblesse dont j’ai voulu me donner, ne fût-ce qu’une fois, la joie sous vos yeux. Le refuserez-vous aux sentiments que vous m’inspirez ?

Et avant que je n’eusse le temps de répondre ni de me ressaisir elle avait pirouetté sur le talon de ses mules, et le buste ployé en avant sur un tabouret où ses bras prenaient appui, elle présentait à la seringue, une paire de fesses qui ne démentaient pas la perfection plastique du reste, avec « leur ravin d’ambre rose un peu sombre, » ainsi que dit Verlaine.

L’impudicité du geste me troubla plus encore que la beauté de cette croupe dont la profonde coupure prolongeant la souple ondulation du sillon dorsal se partageait en deux plis d’estompe à l’attache cruciale sous une flambée d’or fauve.

Je ne pus me retenir d’y porter la main, et sans avoir à me lever, c’est moi qui, du pouce et de l’index, livrai passage à la canule que je vis lentement disparaître dans le mystérieux pertuis.

Quand l’opération fut terminée, je ne me refusai pas à en subir à mon tour, l’épreuve ; mais j’y mis cependant quelques manières et de petits airs craintifs et effarouchés pour piquer davantage au jeu mon amie et la petite soubrette qui non plus ne s’ennuyait pas. Je