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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/114

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L’ÉCRIN DU RUBIS

pris plaisir à leurs privautés qui se donnaient l’apparence de contraintes pour avoir raison de moi. Elles me mirent debout, me retournèrent, et je me trouvai entravée par mon pantalon qui, déjà délacé, avait coulé sur mes pieds. Pendant que Nanette remplissait la seringue, Sybil s’étant assise à ma place, me saisit par la taille, et me fit basculer à plat ventre en travers de ses genoux. Reprenant la galante besogne où elle l’avait laissée quand elle avait fait entrer sa femme de chambre, elle retroussa mes vêtements, et à cul nu elle me fessa de petites claques qui m’échauffèrent bien vite le sang. Je m’acquittai de retour en lui donnant à se délicater, comme dit Brantôme, des torsions lascives de « mon flanc plus glissant que la vague écumière ». Dans sa dernière tape, l’ivoire de sa main s’immobilisa sur la raie polissonne, et en même temps qu’une légère pression de deux doigts experts, je sentis la piqûre adoucie d’un aiguillon pénétrer lentement mon être, suivie d’une effusion dont l’agréable chaleur baigna mes entrailles.

Lorsque ce fut fini, Nanette se retira, et Sybil câlinement m’assit sur elle, ma tête sur son épaule, la sienne abaissée sur ma bouche. Son doigt fuselé dont mon œil mi-clos suivait sur les reflets mouvants de sa bague d’émeraude l’application solitaire, taquinait d’un ongle taillé très court la molle paresse d’un chat noir frileusement blotti sur elle.