Aller au contenu

Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135
L’ÉCRIN DU RUBIS

s’échapper, j’avais emprisonné son cou dans l’étau de mes cuisses avec la rage où j’étais de son offense et du plaisir qu’elle m’avait volé.

— « Pareille impudence d’une fille de service ! » m’écriai-je en la saisissant par les cheveux. J’avais rallumé ; je sautai hors du lit, je la ployai sur un tabouret, pris ma fine cravache d’amazone et lacérant son maillot entre les jambes, à cul nu je la cinglai avec vigueur. Sous les premières morsures, l’extase dont elle était proche quand je l’avais interrompue agita ses flancs en des remuements qui ne pouvaient m’abuser. Je voulus la lui arracher comme un larcin fait à mon détriment ; et redoublant de force, par une dernière volée qui la laissa presque évanouie, je lui ravis dans un cri de douleur la cuisante jouissance où se tortillait sa croupe magnifique.

Ma rigueur ne fut pas de durée. Mais cette correction qui sortait de mes habitudes, avait eu pour effet d’affermir Conchita dans le sentiment d’un rôle qui n’avait été d’abord qu’une comédie. Je fus dupe à mon tour de la servitude où je la vis encline, jusqu’à ne la traiter enfin qu’en machine à plaisirs dont je manœuvrais à ma guise les commandes. Elle s’enferma dans le silence et l’automatisme de sa fonction, hors des heures où la vie mondaine nous rétablissait dans les rapports réciproques de la parité sociale et de l’amitié. Le jour et la nuit, elle était mon instrument inerte et avili des lascivetés évo-