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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/140

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L’ÉCRIN DU RUBIS

le bestial désir, j’entreprenais avec effronterie le viol des jupes les mieux défendues. Les premiers effleurements de mes caresses par-dessous les jupons autour des jarretières ou des rubans nouant le bas au corset, m’éclairaient sur les dispositions dont elles étaient accueillies. Une main d’homme en eût offusqué quelques-unes. La mienne rencontrait peu de cruelles. Certaines affectaient de ne s’apercevoir de rien, mais trahissaient leur attente par un réflexe qui creusait leurs lombes et accentuait la cambrure de leur arrière-train. D’autres tournaient vers moi deux yeux qui, sous le velours noir, flambaient comme des escarboucles. Quelques-unes plus agréablement surprises encore, venaient à la rencontre de ma main pour lui frayer sa route à travers l’encombrement des obstacles ou lui indiquer la porte dérobée d’une culotte close. Mon souffle brûlant la nuque ensorceleuse, ma bouche picorant le vallon dorsal surgi d’un outrageant décolleté, j’occupais mes doigts au bout desquels toute mon âme était passée, aux délices d’une insinuation perverse qui s’attardait amoureusement à toutes les mignardises de la parure cachée, se lovait dans la chaleur des volants, surprenait les tressaillements de la chair dans le nid douillet des fines lingeries, franchissait le cercle de leurs voiles embaumés et cueillait au fond de leur calice la perle de rosée de l’amour satisfait.

À l’abri de l’écran que Conchita me faisait de l’évase-