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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/165

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L’ÉCRIN DU RUBIS

manchettes ou à canons de dentelles dont les gentilhommes étaient parés au xviie siècle, elle ait réservé au beau sexe l’affreuse innovation jacobine !

Tout en lui maintenant son extrême longueur qu’on ridiculisa sous le nom de « tuyaux de modestie », elle s’appliqua pourtant à quelques ornements pour en assouplir l’allure. Le cachemire de France remplaça quelquefois la percale ou la toile ; l’ourlet tout simple devint un poignet entouré d’une petite garniture de mousseline qui se fronçait d’une Valenciennes. Un peu plus tard on l’agrémenta d’un entre-deux posé au-dessus d’un petit volant qui frétillait sur la cheville. Évidemment la Femme y sacrifiait toute la grâce de sa jambe au temps même où les élégantes se piquaient d’une grande recherche dans la décoration de leurs bas et de leurs jarretières.

Même à l’époque de la grande corruption, le pantalon conserve une mine janséniste. Monté sur une ceinture très haute fermée par une double coulisse en arrière, il n’a d’ornement qu’un ourlet de huit à dix centimètres et une petite Valenciennes cousue à plat. Vers 1852, le dernier cri le prescrit de mousseline de soie, taillé à l’odalisque dont la forme bouffante se rétrécit à la cheville sur un galon d’or ou d’argent. Tout le luxe des mousses de dentelles, des falbalas et des rubans, est alors pour les jupons.

Ainsi fait et si modeste, il ne lui fallut pas moins de