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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/202

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L’ÉCRIN DU RUBIS

doivent pour elle et pour eux, souhaiter qu’on lui consacre. L’inconnu, les mystères exaltent les ferveurs. On ne dessert pas l’idole par les manches à gigots, les paniers brimbalant aux hanches, le capuchon des chevelures, ni les fraises en tuyaux d’orgue. Ne méconnaissons donc ni le corset, ni la crinoline. Le strapontin aussi eut sa mission ».

Car, ainsi que l’a noté M. Octave Uzanne, presque dans les mêmes termes que l’auteur des Dames Galantes, « c’est la variation des formes du costume qui tient en constante ardeur et curiosité l’homme éperdu par sa passion de déchirer les voiles, d’écarter les obstacles et les masques qui lui cachent les beautés naturelles qu’il aime à deviner, surprendre, mettre en lumière avant de les posséder ».

Notre véritable beauté dont on a dit qu’elle avait été tuée par l’élégance, est moins dans ce qu’on en voit que dans ce que nous en donnons à supposer. Il n’est pas jusqu’à La Philosophie du Boudoir qui, dans le bas érotisme de ses scènes, n’ait au moins une fois proclamé ce que le plaisir emprunte à l’obstacle de son appétit : « Revêtons-nous de ces simarres de gaze, dit Mme de Saint-Ange à Eugénie à l’heure de leurs ébats ; elles ne voileront de nos attraits que ce qu’il faut cacher au désir. »

C’est l’effet magique de cette évocation d’images qu’un poète anonyme exprimait en une fresque galante —