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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/203

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L’ÉCRIN DU RUBIS

L’âme et la chair, — dont un peintre et son modèle lui avaient fourni le sujet :

Alors docile, Eva, la perle des modèles,

Eva, plus belle qu’aucune autre d’elles,
Désenlace ses deux bras blancs,
Baisse ses yeux troublants,
Quitte la pose,
Propose :
« Tu veux » ?
Tord ses cheveux
En une double tresse
Et redevenant la maîtresse
Après avoir été la vision,
S’offre, allant au baiser avant l’adhésion.

Cependant, lui, plus lent à descendre des cîmes
Où règne en maître et dicte ses maximes
Le sentiment de l’Art subtil :
« Oui, viens, » s’exclame-t-il,
Que ma main lasse
T’enlace
Viens, mais
Avant remets
Tes bas et ta chemise
Car pour qu’en mon âme remise
Naisse à nouveau l’amour de ta beauté,

Il faut qu’elle ait un voile et que je l’aie ôté.