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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/231

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L’ÉCRIN DU RUBIS

qu’est la féerie des formes et des couleurs de la Mode. Grâce au ciel nos climats n’en feront jamais qu’une folle utopie. Déjà le public se lasse des spectacles de nus dont le véritable attrait pour lui n’a jamais tenu qu’à l’éloignement de la scène qui sert en quelque sorte d’aguiche à son émoi en interposant entre lui et l’objet de son désir brutal l’écran irritant des lumières diffuses. Certes je sais de quels frissons nous agitent les évolutions d’un corps dont le jeu des jambes et de la croupe déroule, en une succession d’instantanés, toutes les images dont se flattent nos rêves lascifs. Je n’ai pas impunément bravé la grisante parade, — pour n’en citer que deux ou trois de ces déesses qui ramènent l’Olympe sur la terre — des nus parfaits des adorables sisters Rowe chapeautées d’un feutre blanc et gantées de noir jusqu’au coude, de Mlle Marialis simplement enroulée aux hanches d’une longue traîne de dentelle noire, ou de Mlle Diana sans autre parure que le bandeau de l’amour posé un peu plus bas que les yeux ; et je retrouve à regarder le crayon savoureux qu’elles posèrent pour Drian et Chimot, les frémissements dont elles firent haleter le Casino de Paris. Et cependant, il n’est personne qui ne regrette le temps où les spectacles de la scène ne nous livraient la beauté des jeunes corps qu’à travers les attributs magiques dont la parure intime et la robe détiennent le secret.

On y revient avec les exhibitions du French Cancan,