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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/232

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L’ÉCRIN DU RUBIS

qui, dans un de nos Music-Halls, a restauré la gloire des fastueux dessous de naguère. Tout un ensemble de jolies filles ont ressuscité le fascinant prestige des éventails de jupons à folle envergure, échelonnés par-dessus et par-dessous de rangs pressés de Valenciennes, sur le fond desquelles un pantalon bien ajusté des hanches et moulant le derrière à esserter la couture, quand la jambe pique en l’air le museau pointu de son escarpin, distend le cercle de ses deux ou trois volants sur le profil perdu de la cuisse.

Nous avons relu, depuis ce soir-là, les voluptueuses stances de la jambe cambrée en son armure de soie, inclinant notre esprit par-delà le genou vers les corolles de guipure où se pâmeront les étreintes de son étau brûlant. Robes en l’air sur un fond de stalactites de dentelles où leurs cuisses gantées de noir mettaient entre la jarretière et la manchette bouillonnée d’une culotte à engrelures de satin rouge la tache crue de la chair, les french-cancan girls ont fait battre notre cœur de cet émoi insensé qui nous chavirait quand, d’une main complaisante, soulevant les ondes frémissantes de ses jupes, la Femme nous ouvrait l’abîme de ses intimités. Tandis que Germaine Rieux, Alice Dauxois, Simone Tilly, les étoiles des nouveaux quadrilles du Moulin-Rouge, déployaient les cercles magiques de leurs écrins de dentelles où leurs jambes de soie rose offraient en des pas acrobatiques sous la tension d’une fine culotte de batiste,