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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/236

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L’ÉCRIN DU RUBIS

nudité ce que le style est à la pensée. Elle n’a pas subi la Mode dans toute la rigueur de sa stylisation qui vise à donner aux yeux et à la main la sensation du nu sous l’étoffe. Elle s’est appliquée, au contraire, à en atténuer l’image pour que l’attrait en fût plus captivant à ses amoureux et plus délicate la représentation qu’elle s’en offre soit dans les bras de ses amants, soit dans le huis-clos des délires de Narcisse. Elle a concilié sur elle la grâce ingénue de la jupe courte avec les artifices savants qui naguère faisaient de la toilette l’imprévu de l’amour et l’inédit de l’aventure. Lourdes ou légères, de crêpe ou de lamé, de mousseline ou de velours, ses robes demeurent le riche écrin où se prélassent nonchalamment dans les fanfreluches et les falbalas, l’ardeur odorante des hémisphères de sa croupe et les colonnes frémissantes qui la portent.

Quand, pour jouir d’elle en l’émoi d’une autre, chercheuse qu’elle est de sensations rares, elle me fait coucher à ses pieds, mes doigts avides de la chair rose endormie dans les plis des voiles se crispent sur ces enveloppes mensongères, stores diaphanes qui suffisent pourtant à me dérober le mystère de son être derrière l’impénétrabilité irritante de leur transparence. Ce n’est pas de Nicole qu’à propos de jarretelles à agrafes de diamant dont elle a, elle aussi, le luxe, M. de Waleffe eût écrit : « Les joailliers vont donc s’y mettre et ça ira vite. Nous aurons la jarretelle entière en pierreries du haut en bas, et