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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/237

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L’ÉCRIN DU RUBIS

même circulairement. Et quand le rudiment de ceinture auquel s’attache cet accessoire de toilette sera lui-même enrichi de saphirs ou d’émeraudes, on enverra promener la jupe, cette gêneuse, comme un abat-jour démodé. »

Bien au contraire, Nicole lui a rendu ce qui nous faisait de sa voûte sphérique ce ciel de béatitudes vers lequel s’élevaient les adorations éperdues. Ses toilettes font revivre les délices que nous guettions au temps des retroussés. Il ne lui paraît pas que la robe courte fasse une incorrection de ce qui était du meilleur ton avec la robe longue et qu’il y ait à la montre gracieuse des dessous plus d’indécence qu’à découvrir la peau par delà le bas, depuis que notre lingerie s’est amenuisée à n’être plus qu’une frise de dentelle au fronton du sanctuaire. Quand elle est assise, c’est dans une mousse fouettée de blancheurs affleurant le bord de sa robe, ou dans le flou des frais coloris d’un linge de satin ondulant le halo de ses splendides dentelles autour du jarret. Si elle croise ses jambes, si elle se penche ou s’accroupit, enfourche un tabouret de bar, s’affale sur des coussins, ou que les balancements d’un tango ou d’un chimmy fassent voleter le rond de sa jupe, c’est l’enchantement de ce décor de folles arabesques de volants où la robe longue sous son retroussé naguère ménageait les haltes du désir.