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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/239

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L’ÉCRIN DU RUBIS

C’est la jambe tendue en avant qui, pour enfiler le bas de soie ou de Chantilly poudré d’iris, accuse sous le retroussement de la chemise diaphane la coupe exquise de la fesse et sa sanglante estafilade.

C’est, quand le pied droit posé sur le genou gauche elle met sa mule, la déhiscence de sa fleur au fond d’une vallée d’ombre.

Une fois corsetée à même la peau, et les jarretelles en place, c’est dans un mol fléchissement du buste accentuant la saillie de son derrière nu, le ploiement suggestif d’une cuisse après l’autre pour s’insérer dans le pantalon de dentelles ou la culotte de satin dont les mains officieuses lui ouvrent le fourreau.

C’est, pour franchir par le haut la robe ramassée en un cercle étroit, l’allongement de ses bras potelés découvrant le nid de l’aisselle dont elle a rasé la soie ondée.

Seule, elle se grise d’elle-même. Icône adorable à tout instant dans la richesse et le chic souverain de ses robes, comme dans la recherche incomparable de ses déshabillés, elle est à la fois pour elle-même, comme dit Mme Cliffort Barney dont elle a lu Les Pensées d’une Amazone, « son autel, son encens et sa divinité ».

Officiant son propre culte, ses jupes lui sont la chapelle où se prosterne son plaisir morose devant les concupiscences du péché. Son adoration monte le long des échelles de guipures qui le lui cachent et révèlent en même temps. Elle eût souhaité d’avoir la souplesse ser-