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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/53

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L’ÉCRIN DU RUBIS

fond du parc. Nous nous étions glissées sous une frondaison de noyers et de tilleuls, entre de hauts massifs de buis où je savais que nous serions en sécurité pendant un bon moment. Marguerite était restée debout, faisant le guet à travers les branches. Moi je m’étais assise sur l’herbe, tout contre elle, mon visage effleurant le bord de sa robe de crêpe blanc. Mes yeux si proches de ses mollets se donnaient le régal tactile du bas de fil exactement tendu sur le renflement adorable de leur ligne et je sentais une agréable tiédeur descendre de l’évasement des jupes. Enhardie par l’attention que mon amie apportait à son rôle, je m’allongeai tout à fait derrière elle et me rapprochant encore de ses jambes que je touchais presque de mes lèvres ardentes, j’engageai ma tête sous le cercle de sa robe. Je ne saurais dire l’éblouissement dont je fus prise au premier choc visuel des blancheurs qui m’apparurent. Ma sensation fut si forte que, persuadée que Marguerite aussi en avait éprouvé l’effet, je me redressai précipitamment dans la crainte d’un affront. Mais Marguerite n’avait pas bougé, tout entière à son guet. Alors rassurée et me relevant cette fois-ci sur les genoux, je pénétrai plus avant sous la robe. Comme si elle eût voulu m’en rendre le jeu plus facile, Marguerite à cet instant l’épaule à un arbre et penchant son buste pour mieux se dissimuler, fit saillir sa cambrure et s’ouvrir davantage en arrière le rond de ses jupes. Mon regard à présent fouillait avec une