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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/79

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L’ÉCRIN DU RUBIS

Paquin, lui, n’a pas le temps d’éveiller un lent désir, il va droit au viol. Ses femmes sont nues jusqu’à la taille. Doucet sait mieux le prix des bagatelles en amour. »

Quelle plume aura jamais un don assez souverain pour dire toute leur saveur ? Ne vous hâtez pas quand vous déshabillez votre maîtresse. Prolongez ces instants trop rares où elle vous abandonne sa parure. Dégustez lentement le toucher de ces tissus précieux qui font une gaîne si douce à sa chair ; chiffonnez-les d’une main qui a la sensibilité des yeux et se délecte au grain de l’étoffe, au relief ou au dessein de la broderie, aux plis dont la tiède pression de la peau a marqué les endroits les plus cachés de la batiste. Gardez-vous de triompher trop vite d’une résistance dont vous évaluerez le prix au désenchantement qui suivra sa défaite. Derrière elle se cache la déception du mirage évanoui. Quand une à une les pièces de la défense auront capitulé entre vos mains fébriles, quand jupes et pantalon vous auront donné libre accès dans la place, que restera-t-il, hélas ! de tout ce que vous vous étiez promis ? Croyez-moi, attardez-vous au siège et gardez-vous d’un assaut brutal !

C’est une vérité trop négligée d’elles que bien des lassitudes se changeraient en ardeurs si les femmes appor-