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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/81

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L’ÉCRIN DU RUBIS

y songe-t-elle, « tout l’incite alors à se parer intimement comme dans l’extériorité de sa personne. Préoccupée d’être agréable aux regards de celui qu’elle aime, elle a des attentions délicieuses pour lui rendre plus engageante la route du désir ou du baiser ». Le corollaire de cette vérité de fait, ajoutait cette mondaine, c’est que « le plus ou le moins de durée d’une liaison dépend du plus ou du moins de diversité, du plus ou du moins de science que la Femme apporte dans ses dessous. »

C’est ce qui faisait dire à Brantôme « qu’il n’y a que le coup en robe ». Car il avait au plus haut point, lui aussi, le goût des riches parures que la reine de Navarre avait, sur la mode de l’Espagne et de l’Italie, introduites à sa Cour ; et la séduction d’une Femme assurée des plus magnifiques atours lui était plus irrésistible que désaccoutrée et couchée nue, même avec le rehaut de draps de taffetas noir bien tendus et sur le lit le plus enrichi de broderies que l’on pût voir. Sa convoitise et jouissance redoublaient, dit-il, à la posséder ainsi couverte et richement parée, encore qu’il ne vît que le seul visage de tout le reste du corps. Il prisait, en outre, dans le coup en robe ce qu’il a d’un peu brutal et de cavalier. Car l’amour suit le code des mœurs, et Brantôme était d’un temps où, pour un gentilhomme, l’amour était un