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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/97

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L’ÉCRIN DU RUBIS

quelle émotion ne me sentais-je pas saisie déjà, quand, Alice étant couchée sur le ventre, je relevais sa robe, puis sa jupe de dessous, et que je découvrais son pantalon fendu sur cette partie du corps dont les enfants ont tout de suite tant de curiosité ! Mon bonheur, tout à fait étranger au sentiment de mal faire, me figeait sur place. J’écartais en tremblant le léger rideau tendu sur le mystère et je m’absorbais dans la contemplation des deux joues fraîches et rosées que partageait un trait d’ombre où se glissait mon doigt fureteur. Ce fut ainsi les premières fois. Alice poussait un petit cri sous une sensation d’égratignure, et dans un silence qui correspondait au temps de l’irrigation, nous demeurions, elle à quatre pattes, le postérieur cabré, moi attentive à mon office, me délectant de l’image que j’avais sous les yeux. Puis je dégageais mon ongle de l’étroit anneau de chair qui avait marqué sa chaude pression d’une fragrance étrangement agréable à mon odorat, et je rabattais les jupes.

Un jour nous nous avisâmes d’un simulacre plus exact. Et puis, dans une circonstance où nous avions été laissées seules à la maison, nous poussâmes notre jeu jusqu’au lavement lui-même et je m’y appliquai avec tous les soins que j’avais vu Albine prendre dans cette opération sur ma mère. Mon plaisir était tout entier dans la jouissance de mes yeux et de ma main à retrousser mon amie. J’étais en haleine de savoir