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Page:Lazare - L’Antisémitisme, 1894.djvu/142

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code des Siete Partidas[1], les dispositions de saint Louis, celles de Philippe IV, celles des empereurs allemands et des rois polonais[2]. On défendit aux Juifs de paraître en public à certains jours, on leur infligea comme au bétail un péage personnel, on leur interdit quelquefois de se marier sans autorisation.

Aux lois s’ajoutèrent les coutumes, coutumes vexatoires comme celle de Toulouse qui soumettait le syndic des Juifs à la colaphisation. La foule les insultait lors de leurs fêtes et de leurs sabbats, elle profanait leurs cimetières ; au sortir des mystères et des représentations de la Passion, elle livrait leurs maisons aux pillages.

Non content de les vexer, de les expulser comme firent Édouard Ier en Angleterre (1287), Philippe IV et Charles VI en France (1306 et 1394), Ferdinand le Catholique en Espagne (1492), on les massacra de toutes parts.

Quand les croisés allaient délivrer le saint Sépulcre, ils se préparaient à la guerre sainte par l’immolation des Juifs ; quand la peste noire ou la faim sévissait, on offrait les Juifs en holocauste à la divinité irritée ; quand les exactions, la misère, la faim, le dénuement affolaient le peuple, il se vengeait sur les Juifs, qui donnaient des victimes expiatoires. « A quoi bon aller combattre les musulmans, criait Pierre de

  1. Tit. XXIV.
  2. Statut général de Ladyslas Jagellon : art. XIX.