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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/23

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AU PAYS DES PARDONS

une chapelle ou collégiale qui a subsisté jusqu’en 1823. Au XIe siècle, on lui bâtissait au cœur même de Rome une église avec cette dédicace : Divo Yvoni Trecorensi ; et, plus tard, dans la même ville, on vit se fonder sous son patronage, des confréries d’hommes de justice qui pourvoyaient, par une sorte d’assistance judiciaire, à la défense des pauvres et des petits. Angers, Chartres, Évreux, Dijon lui consacrèrent des autels. À Pau, le parlement faisait, en robes rouges, une procession en son honneur. À Anvers, des fragments de ses reliques, enchâssés dans l’irénophore, étaient donnés à baiser, les jours d’audience, aux membres de la cour. Rubens peignit pour l’université de Louvain un tableau qui le représentait. Dernièrement enfin, on a découvert à San Giminiano, près de Pérouse, une fresque de Baccio della Porta qui montre le saint avocat donnant à une clientèle en haillons des consultations gratuites.

Mais il va sans dire que c’est surtout en Bretagne, et plus particulièrement au pays de Tréguier, que sa mémoire et son culte persistent à fleurir.

Les sentiers sinueux qui mènent à travers