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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/241

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AU PAYS DES PARDONS

« — Qu’y a-t-il, femme ? Au nom de Dieu, qu’y a-t-il ? »

Elle lui montrait la porte de la chambre des enfants. Il alla voir, constata que la fillette avait disparu. Déjà des voisins étaient accourus au bruit la cuisine fut bientôt pleine de curieux. Alors seulement Kében parla.

Depuis sa querelle avec le thaumaturge, elle s’attendait, déclara-t-elle, à quelque événement de ce genre. Il l’en avait menacée, et c’est pourquoi tous ces temps-ci elle avait tenu à rester sur ses gardes. Or, voilà que cette nuit, comme elle s’assoupissait de fatigue, elle avait été réveillée en sursaut par une voix qui geignait faiblement : « Mamm ! Mamm ! » Elle avait essayé de se lever, mais en vain. Un sortilège la paralysait. Au même moment, la forme monstrueuse d’un homme-loup passait devant elle, emportant en travers dans sa gueule le corps ensanglanté de Soëzic.

Evidemment, cet homme-loup ne pouvait être que Ronan. Tel fut l’avis unanime. Le mari voulut intervenir, risquer une observation. Mais on était fixé sur la valeur de ses conseils L’as-