Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/310

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Pour les périls plein de mépris,
Je voyage de cime en cime,
Et je me penche sur l’abîme,
Et je regarde, — & je souris.

Les lois, les problèmes, les doutes,
Je les résous sans balancer ;
Sur les gouffres, pour y passer,
Je me choisis d’étranges routes !

Dans les fentes de la cité,
Qui, d’en haut, me sont apparues,
Tous les passants, au fond des rues,
Semblent frappés de cécité.

Noyés dans leur gaz méphitique,
Ils s’acharnent, sur le pavé,
À chercher ce que j’ai trouvé
Grâce à ma folle gymnastique !

Où les plus braves auraient peur.
Je ne connais pas le vertige :
L’instinct secret qui me dirige
Vient du ciel, & n’est point trompeur !

J’ai mis au feu mon dernier livre :
L’horizon en est trop étroit ;
Et je suis monté sur le toit
Pour respirer enfin, & vivre !