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Page:Le Parnasse contemporain, II.djvu/345

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THÉO


Plus grave qu’un Sachem, Théo, dans sa demeure,
Fume avec ses amis le calumet de paix.
Un nuage azuré, suspendu comme un dais.
Se balance léger sur les fronts qu’il effleure.

Bons propos & devis font la chère meilleure.
Le hardi paradoxe, à table, aide au palais ;
Sur sa nappe accoudé, ce maître Rabelais
Égrène, en discourant, le chapelet de l’heure.

Tous ses mots, ciselés au tranchant du savoir,
Dans le quartz éternel des onyx & des prases.
Constellent, chatoyants, le brocart de ses phrases.

Et moi, son hôte, alors, j’ai coutume de voir
Dans la pénombre, autour du cercle des convives.
Les Grâces souriant aux Muses attentives.