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Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/84

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Et le crut que c’étoit un Diable
Sous la figure d’un Serpent.

12.

Jamais une jeune Bergere
Ne retira plus promptement
Sa main qui trouve innocemment
Un Aſpic deſſous la fougere.
Que Cloris fit ſa belle main
Sur ce membre vil, lache, & vain
Quelle trouva deſſous ſa robe,
Lorſqu’avec un juſte dépit
Elle ſe leve & ſe dérobe,
Des bras de Liſandre, & du lit.

13.

Dans la colere qui j’emporte
Elle pouſſe ce pauvre Amant,
Et ſans l’écouter ſeulement
Se diſpoſe à gagner la porte ;
Alors Liſandre à ſes genoux,
Lui dit : Cloris, que faites-vous ?
Ah ! du moins écoutez mes plaintes,
Et regardez dans mon malheur
Toutes les plus vives atteintes
De l’amour & de la douleur.

14.

Ma chere Cloris, je vous aime
Plus que les délices des Cieux.