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Page:Le Parnasse libertin ou Recueil de poésies libres, BnF Enfer-729, 1769.djvu/93

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Et ſe déchargeant peu à peu,
Honteuſe de ſe voir mouillée
Eſſuya l’eau qui naît du feu.

34.

Après une colere feinte
De tout ce qui s’étoit paſſé,
Un reſte d’honneur offenſé
Porta Cloris à cette plainte :
Ha ! dit-elle, c’eſt fait de moi,
J’ai fauſſé l’honneur de ma foi,
Vous me perdez, cruel Liſandre,
Faut-il que malgré mon devoir
J’aye en un moment Iaiſſé prendre
Ce qu’on ne peut jamais ravoir.

35.

Mais ſi pour une faute extrême
On peut trouver quelque couleur,
Je puis dire dans mon malheur
Que j’ai failli parce que j’aime.
Amour, ce maître impérieux,
Force les Hommes & les Dieux,
Brûle juſqu’aux poiſſons dans l’onde,
Nul ne peut éviter ſes coups,
Et puiſque tout aime en ce monde,
Je puis brûler d’amour pour vous.

36.

C’eſt avec raiſon que mon ame