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Page:Le Parnassiculet contemporain, 1872.djvu/32

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Le mandarin, mis en gaieté par l’âme généreuse des bouteilles, se réjouit, seul dans son fauteuil, et récite des poëmes chinois en chinois.

— Si nous allions nous coucher ? murmure la jeune-fille statue.

— Allons !! répondent en chœur les Parnassiens.

— Attendez ! s’écrie le jeune homme aux cheveux d’or. Afin d’éterniser le souvenir de la visite que l’illustre Si-Tien-Li fit au Cénacle du Dragon-Bleu, je propose de publier en un volume luxueusement imprimé tous les vers qui viennent d’être dits dans cette soirée mémorable !

Les Parnassiens s’inclinent en silence, et le mandarin s’en va vers la porte, — très joyeux, — le bouton de cristal sur l’oreille et trébuchant agréablement.

Voilà cher lecteur, le véridique récit des circonstances extraordinaires auxquelles tu dois le bonheur de feuilleter ce petit livre du Parnassiculet, qui est, dans sa belle couverture à titre rouge et noir, comme un flacon d’or où tiendrait en trois gouttes l’essence de la poésie contemporaine.