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Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/287

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Le présent livre est le résultat de l’enquête que je poursuis depuis un demi-siècle, avec le concours de mes amis, sur la France, l’Europe et l’occident de l’Asie. J’ose espérer que cette publication n’éveillera, chez les nations étrangères, aucune susceptibilité nationale, et qu’elle sera partout considérée comme une œuvre de paix. Au début de mes travaux, à l’époque où éclata la révolution de 1830, j’ai été surtout inspiré par le désir de conjurer le retour des effusions de sang. Toutefois je ne tardai pas à comprendre qu’au fond, les institutions nécessaires à la paix de mon pays étaient liées intimement à celles qui en étendraient le bienfait aux autres États européens. Je me confirmai dans cette opinion en la voyant partagée par cette classe spéciale de sages qui se préoccupe en tous lieux de satisfaire les deux besoins essentiels de l’humanité, et que j’ai appelés « les Autorités sociales », avant de savoir que Platon les avait découverts, il y a vingt-trois siècles, et les avait décrits en les nommant « les hommes divins ».

Cette communauté d’opinions m’a tout d’abord attiré vers ces hommes qui sont partout signalés aux voyageurs par l’affection et le respect des populations environnantes. J’ai trouvé parmi eux le meilleur encouragement pour persévérer dans des études difficiles, les guides les plus sûrs