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Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/306

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bliais les Ouvriers européens, l’Empereur me nommait commissaire général de l’exposition universelle pour la proposition du prince Napoléon, qui présidait à la commission impériale. Déjà, l’année précédente, il avait appris que l’Académie des sciences se proposait d’accorder le prix de statistique à mon ouvrage, et, en conséquence, il en avait autorisé l’impression à l’imprimerie impériale. Le secrétaire perpétuel de cette Académie lui avait, en outre, exposé la nature des inductions sociales que j’avais dû séparer de mes travaux numériques, pour que l’ouvrage pût être signalé au public par la délivrance de ce prix spécial.

Parmi les conclusions ainsi omises dans la première édition des Ouvriers européens figurait, avant toutes les autres, la nécessité d’assurer au peuple le pain quotidien, c’est-à-dire de satisfaire l’un des deux besoins que j’ai nommés « essentiels » dans le présent livre. Ce fut cette idée qui attacha tout d’abord l’Empereur à mes travaux. Il accordait à la souffrance physique du pauvre une compassion que je n’ai vue développée au même degré chez aucun de mes contemporains. Ceux qui approchaient habituellement de sa personne constataient qu’il avait « la main ouverte » ; et ils comprenaient bientôt la convenance de mettre des bornes aux appels qu’on les priait de faire à son extrême générosité. L’Empereur voyait le salut de la France dans la restauration de l’autorité paternelle. Il fondait cette conviction sur les deux motifs principaux rappelés dans le résumé et la conclusion du présent livre. Selon les déclarations qu’il réitérait avec force, pendant ses nombreuses visites