Aller au contenu

Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’exposition de 1855, cette autorité donnait satisfaction aux deux besoins essentiels. Le bienfait en était acquis à la société quand deux conditions étaient remplies : quand le pain quotidien est assuré aux familles par la transmission intégrale du foyer domestique et des autres instruments de travail que les ancêtres ont réunis ; quand la pratique de la loi morale est garantie par une bonne éducation que les descendants ont reçue avec des sentiments de respect et d’obéissance. Il comprenait que le sort d’une société est subordonné à l’organisation de la famille ; et c’est par lui que j’ai d’abord connu la pensée de Vico, placée comme épigraphe en tête du présent livre. À cet égard, je n’ai découvert chez lui qu’une lacune, due à l’absence de certaines notions concernant l’ordre économique : il ne comprenait pas assez que la transmission intégrale du patrimoine n’est possible et ne se concilie avec l’intérêt de tous les descendants que si l’esprit d’épargne règne dans la famille, avec le mépris du luxe et de la mode dans le régime des repas, des mobiliers et des vêtements. L’impulsion malsaine imprimée aux mœurs publiques et privées par le luxe de la cour, et surtout par le système antisocial des nouvelles habitations urbaines adoptées en France, furent les calamités du second empire. J’ai souvent entendu la critique de ce régime dans la bouche même de dames appartenant à la famille impériale. À cette exception près, l’Empereur trouva dans mon ouvrage les idées de réforme dont le germe existait dans son esprit, idées dont le développement avait été supprimé dans le corps de cet ouvrage, mais dont la trace était