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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/106

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passa aussitôt, une huit cylindres à grand silence, dont l’intérieur était vide.

Alors je frêtai un taxi et me fis conduire au coin de la rue Drouot. Là, je descendis, examinai le boulevard et vins m’embosser à peu de distance de chez moi.

Tout cela me semblait, à vrai dire, absurde.

Quel danger pouvais-je courir ? Le danubien vu tout à l’heure ne devait tout de même pas songer aujourd’hui à tirer vengeance sanglante de l’équipée viennoise où je lui échappai. Quant à Rubbia, que pouvait-elle avoir à dire et quel comportement mystérieux voulait-elle me dissimuler ?

Mais à quoi bon me tourmenter sur tant de problèmes insolubles. J’allumai un cigare et me mis à faire les cent pas sur le boulevard Montmartre, désert à cette heure.

Soudain, une voiture sortit de la rue Drouot et embouqua à grande vitesse la rue de Richelieu. Une autre suivit. Puis le silence revint.

Je ne sus pourquoi ces deux autos me firent passer un frisson sur l’échine.