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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/117

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Elle haussa les épaules :

— Tu ne vas pas croire qu’une seule personne soit tout le crime, je pense. Il y en a d’autres…

Je vins à elle et l’embrassai, devinant que son discours-avertissement fût enfin clos. Son corps sentait le lit, et un mélange d’odeurs charnelles, de sueur, de cheveux que rehaussait je ne sais plus lequel de ces parfums aphrodisiaques qu’a subtilement créés la parfumerie de grand art. Je l’étreignis. Sa chair était pulpeuse et douce. Elle avait des sursauts de félin endormi qu’on chatouille. Elle me redit à l’oreille :

— Prends garde ! Si tu te laisses atteindre, je ne t’aimerai plus.

Je dis à mon tour :

— Je sais qu’il faut beaucoup aimer pour pardonner une défaite.

Elle agita la tête :

— C’est cela même. Je ne t’aime pas assez…

Je sentis un petit frisson me passer sur les vertèbres. Entre May que je commençais