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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/141

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mot. Dans nos âmes tout est confus et multiple. Il m’est impossible de dire ce que j’éprouve.

Je revins brutalement à ma préoccupation de principe :

— Les journaux n’ont point parlé de l’homme que tu as tué ?

— Il n’est pas mort, dit-elle doucement. Je l’ai vu dans un écho que tu n’as pas remarqué.

— Je te croyais meurtrière avertie.

— Les poignards sont silencieux, mais trompeurs. Je l’ai vu et d’ailleurs tu le sais…

— Il sera calmé, en tout cas ?

Je disais ces choses insignifiantes avec espoir de la voir se couper ou laisser tomber une parole indicatrice. Car toute cette fable me restait incompréhensible, et de May et du Viennois et de Rubbia et des crimes aristocratiques, inconnus et impunis.

Elle répondit :

— Sans doute, il est d’une race où l’on reconnaît la valeur des avertissements. Mais