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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/151

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une risible attention. N’importe qui, ou bien ne s’en serait pas occupé, ou bien d’un revers de main l’eût fait tomber.

Je me gardai d’un geste aussi catégorique. Penché et le regard aigu, je restai en attente comme si cela allait parler ou me faire comprendre un secret.

Enfin, avec la clef je touchai l’étrange bibelot. J’avais cru que ce fût mou et prêt à choir. Mais, en vérité, la chose s’attestait dure et bien fixée. Ma curiosité s’accrut aussitôt et les plus délirantes hypothèses me vinrent à l’esprit.

La vraie, seule, bien entendu, ne m’apparut point au début, mais elle se décela peu à peu lorsque, rentrant chez moi et prenant des outils, je pus enlever le petit ornement et l’emporter, puis l’examiner de près.

C’était une dent de serpent, d’une minceur et d’une finesse étonnantes. Elle était prolongée par une sorte de mèche dure, et fixée à la serrure avec de la dissolution. Le tout d’une couleur brunâtre, comme le panneau de porte. Grattant la dent avec