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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/152

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soin, je crus deviner que son enduit était une décoction végétale, peut-être du poison.

Je me précipitai chez un chimiste de mes amis et lui soumis l’objet en contant une fable sur les circonstances qui l’avaient amené dans les mains. Il l’examina, fit des essais, tenta des réactions et me confia avec jovialité :

— Mon vieux, c’est on ne peut plus empoisonné, et d’un poison que je connais, car un collectionneur de fétiches nègres en est mort voici peu. Cet imbécile ayant acheté une statuette, qui portait une petite excroissance de ce genre au bas du ventre, à cru que ce n’était qu’une innocente obscénité. Il s’est piqué, car c’était une dent de serpent comme celle-ci. Et, à l’analyse, suivie d’essais, nous avons trouvé que, sans antidote possible, cet enduit s’attestait un des plus foudroyants poisons connus. Les convulsions tétaniques sont presque immédiates.

Je poussai des cris d’émerveillement et emportai mon trésor avec précaution. Il ne subsistait aucun doute. Sans cette sorte d’avertissement secret qui m’avait ordonné