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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/153

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de faire attention à tout avant de sortir, je n’aurais rien eu de plus pressé, sitôt sur le palier, que de fermer mes serrures et de m’accrocher la main à cette astucieuse dent de serpent, placée de telle sorte que fatalement, pour tourner la clef, il me fallait la heurter avec la paume.

Une chance somptueuse venait de me faire échapper à la mort la plus stupide que puisse rêver un civilisé.

Je revins en réfléchissant à tout cela, et une conclusion finit par sortir de ma pensée : Il faut quitter Paris un temps. Cela m’était en vérité prodigieusement désagréable. L’idée de capituler devant la mystérieuse meute qui me poursuivait semblait surtout amère. Toutefois, que concevoir de pratique et d’utile pour durer parmi des dangers inconnus, effarants et quotidiens ?

Il y avait à séparer désormais le rêve du réel. Le rêve c’était de persister à me soumettre sottement, par honneur, par dignité, aux prestigieuses habiletés meurtrières de mes ennemis. Je ressemblais à un