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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/166

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Je l’embrassai :

— Oui, j’ai subi depuis ces jours une série d’attaques fort dangereuses, et n’ai pas cru pouvoir y échapper indéfiniment, car nos gens sont de trop dangereux coquins. J’ai donc loué une maisonnette, au diable, bien abritée et douée du confortable auquel tu tiens. J’ai acheté tout ce qu’il nous faut pour y vivre, sans rien de plus, deux mois ou trois. Et je veux croire que tu ne m’en voudras pas ?

Elle dit :

— Cela m’enchante. J’aime infiniment cette surprise.

Aucune fêlure dans cette profession de foi, aucune hésitation. Je la dévisageai âprement et fus assuré que ce départ ne lui déplaisait point.

Nous parvînmes en foudre à la gare. J’avais les billets. Le train allait partir. Il fallut nous accrocher aux mains courantes pour pénétrer dans le compartiment, comme le convoi s’ébranlait. Ç’avait été combiné magistralement. Personne, absolu-