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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/167

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ment personne ne monta derrière nous. D’ailleurs, il eut été impossible de prendre un billet pour nous rattraper. Lorsque nous entrâmes dans la gare, le coup de sifflet était donné pour le départ.

Nous avions chacun une pelisse sur nos costumes de soirée, que personne ne vit, et tout alla bien.

Le rapide descendit roidement vers le midi de la France.

J’avais étudié les horaires.

Nos changements de trains se firent avec le minimum d’intervalles et de façon que, lancé sur nos traces, personne, par le train suivant, ne put nous rattraper. Cette fuite prestigieuse, véritable escamotage, faisait rire Rubbia.

Nous dûmes passer une nuit dans je ne sais plus quelle ville, où se raccordent deux réseaux. Enfin, trente-trois heures après notre départ, nous arrivions dans le village qui dessert la campagne où gîtait notre nouvelle demeure.

Un télégramme à l’aubergiste lui avait