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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/17

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entière, m’avaient en effet valu la confiance de ce roi du papier imprimé et de ses commanditaires. Je recommençai donc illico à voyager. Par un phénomène qui ne laisse pas d’être ironique, je faillis même, en ce temps de paix, me faire fusiller deux fois. La première au Mexique, dans les environs de Tixkokob, où des partisans de Huerta ou d’Obregon — on n’a jamais pu savoir — me crurent un espion anglais ; la seconde à Sofia, où je fus pris pour un ami intime de feu Stambouliski. Même, à Pesth, il s’en fallut d’une corde que je fusse pendu comme agent vraisemblable de Karolyi, la bête noire des Magyars au pouvoir.

Et tout cela pour dire que journaliste, diplomate in partibus et acheteur de secrets, je n’étais fichtre pas un enfant dans la vie, ni un de ces apprentis auxquels on peut impunément jouer tous les tours.

Pourtant…

Mais vous allez voir.

Je me trouvais, au début de cette aventure, dans une période de tranquillité. Il y