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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/198

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J’ai frappé au même endroit que May jadis, mais mon geste tourne à gauche et je sais bien qu’au milieu de l’enfoncée, ce corps dur qui plia avant de se laisser pénétrer, cette chair plus serrée, c’était le cœur.

Je recule. À mes pieds le corps roule et fait bloc.

 

J’ai sous ma main la porte qui mène par un escalier, au rez-de-chaussée et vers la route. Les dieux parlent. J’ouvre et referme du dehors. La clef était là.

J’entends deux coups de revolver que doit tirer l’homme de l’échelle, au hasard pour finir mon destin.

Et je perçois encore le cri de May qui se répand comme une prière dans la ténèbre tiède :

— Rub…bia…

Je ricane sinistrement :

— Appelle-là, va !

Me voici au bas de l’escalier, je sais où sont les allumettes. Je tends la main, je frotte, la clarté jaillit.