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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/50

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D’un coup violent, je tirai, cette fois volontairement, sur ce qui m’attachait. Cela créa un peu de jeu, mais pas assez pour me libérer.

— Ah ça… Suis-je un homme ou un saucisson ?

Je voulus à nouveau me lever, incertain d’être toujours au cœur d’un rêve, et parvins, d’une détente des reins, à m’asseoir ; mais c’est tout ce qui me fut permis, et je tombai aussitôt de tout mon long. J’étais réellement et solidement ficelé.

Toutefois, j’ai vu les bandits, les cambrioleurs qui m’ont ainsi réduit à l’impuissance, et c’est…

C’est une femme, élégante ma foi, qui regarde sans façons les bibelots de mon appartement. Elle m’a vu bouger et se rapproche lentement. Je l’identifie aussitôt Cette chevelure de feu, cette stature de bête agile, et je ne sais quoi dans le port du torse, sont comme une citation latine qu’on reconnaît au passage. J’ai devant moi la femme qui courait derrière May avec un fouet, et