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Page:Le Stylet en langue de carpe.djvu/49

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m’éveillai pas encore, malgré une conscience aiguë et curieuse dont j’ai gardé le souvenir fort net.

Des minutes ont dû passer dans cette demi-hypnose. Je pénétrais légèrement le monde extérieur et raisonnais déjà, sans toutefois en extraire de réaction motrice. Et puis je sentis une sorte de lien autour de mes jambes. Je tentai de remuer, et une brusque douleur me fut perceptible à l’épigastre, tandis que mes bras étaient comme rapprochés brutalement et réunis…

Alors, la nuit quitta mon cerveau et je rentrai dans la vie. Mes yeux s’ouvrirent. Je restai un instant éberlué par l’inconscient sentiment d’une présence à mon côté ; puis, comme si un rideau se levait, je vis une personne, entre mon lit et la fenêtre, et qui circulait sans façons…

Je fus si étonné, que je voulus me lever aussitôt. Alors je me connus les pieds et les mains si étroitement liés que, dans l’effort fait, la peau de mes poignets parut se déchirer d’un coup.